« L'œuvre de chaque romancier contient une vision implicite de l'histoire du roman, une idée de ce qu'est le roman. »
Héritage décrié de Cervantès.
1935 : Husserl : conférence sur la crise de l'humanité européenne. Essor des sciences ® « oubli de l'être » (Heidegger).
Devient une chose pour des forces qui le dépassent. 4 siècles de roman européen explorent l' être de l'homme :
- qu'est-ce que l'aventure ? (Cervantès)
- Examine « ce qui se passe à l'intérieur », vie secrète et sentiments.
- Balzac : enracinement de l'être dans son histoire.
- Flaubert : exploration du quotidien → Joyce.
- Tolstoï : irrationnel dans les décisions et les comportements humains.
- Temps (Proust et le passé, Joyce et le présent.)
- Rôle des mythes.
- Etc.
« La connaissance est la seule morale du roman. » Portée = ce qui se comprend dans le contexte supranational.
L'unique vérité se décompose en des vérités relatives : monde des temps modernes, modèle du roman... Seule certitude : « la sagesse de l'incertitude. »
Désir de séparation bien/mal : pour juger avant de comprendre. Religions et idéologies traduisent le langage de la relativité du roman ® dogmatisme ; voyages illimités à travers le monde...
Unité de l'humanité : personne ne peut s'échapper nulle part...
Après Proust et Joyce, le monstre ne vient plus de l'âme mais de l'extérieur et de l'histoire : les catégories existentielles changent de sens (« Aventures » d'un K privé de liberté ?)
La fin du roman : les totalitarismes sont incompatibles avec les romans de la conquête de. Leur raison d'être se trouve dans la confirmation de ce qu'il faut dire, dans « une forme vidée de son esprit. »
4 appels du romans :
- du JEU (vs) impératif de ressemblance avec les décors, la chronologie...
- du REVE : Kafka : fusion réel/rêve, affranchissement du vraisemblable.
- de la PENSEE éclairer l'être de l'homme.
- Du TEMPS personnel proustien → au temps collectif.
Une unification et une uniformisation par les médias.
« L'esprit du roman est l'esprit de complexité.... »
ENTRETIENS
S/ les romans de Milan Kundera : pas d'analyse psychologique.
« Tous les romans de tous les temps se penchent sur l'énigme du moi. »
Différentes réponses :
- action = révélateur de l'intention (Dante)
- fissure acte/être
- vie intérieure comme matière dans le roman épistolaire du 18ème.
- Joyce : moi et son unicité nous échappent...
Kafka : une rupture. Pose la question : quelles possibilités pour l'homme dans un monde où les circonstances extérieures écrasent tout ?
Chez Kundera : « le moi est déterminé par l'essence de sa problématique existentielle. » ® reproche l'absence de vie de ses personnages ?
Normes du réalisme psychologique :
- maximum d'informations sur le personnage : physique, manière de parler, comportement.
- Faire connaître le passé qui motive son présent.
- Indépendance du personnage.
→ dans les romans de Kundera ou de Kafka, l'imagination du lecteur complète celle de l'auteur. Rendre un personnage vivant = aller au bout de sa problématique existentielle, quelques motifs ou mots dont il est pétri.
Une méditation poétique de l'existence... Lien, rapport entre à l'histoire et à la société / énigme de l'existence : « être dans le monde « d'Heidegger.
Balzac présente la vie des personnages dans un temps jalonné par des dates.
Distinguer :
- Le roman qui examine a dimension historique de l'existence humaine.
- Le roman qui illustre une situation historique.
→ Qu'est-ce que le roman peut dire de spécifique sur l'histoire ? pour Kundera :
- circonstances historiques traitées avec une économie maximale.
- Retenir les circonstances qui créent une situation existentielle révélatrice...(le totalitarisme russe, le Parti sont absent de La Plaisanterie.)
- Historiographie écrit l'histoire de la société, pas celle de l'homme ; parle d'événements oubliés par l'historiographie.
- Histoire doit être analysée et comprise comme situation existentielle.
La lecture des romans suppose la connaissance de l'aventure historique de l'Europe...
« le roman n'exprime pas la réalité mais l'existence c'est-à-dire le champs des possibilités humaines, ce que l'homme peut devenir... »
Il faut comprendre le personnage et son monde comme possibilités. Territoire de l'existence = possibilité de l'existence ; la réalité de cette possibilité est secondaire.
« Le romancier n'est ni historien ni prophète, il est explorateur de l'existence. »
- roman procède d'une hypothèse ontologique (ex : bêtise bureaucratique chez Kafka) , home sujet du roman...
- Broch et le roman « polyhistorique » : mobiliser tous les moyens historiques et poétiques pour éclairer l'être de l'homme. L'inaccompli fait comprendre la nécessité.
- Nouvel art = dépouillement radial (saisir la complexité de l'existence, + clarté ontologique.)
- Nouel art = le contre-point romanesque (soude philosophie, rêve et récit.)
- Art de l'essai spécifiquement romanesque (reste hypothétique, ironique...)
Le modernisme titularisé : veut que le roman se débarrasse de la figure du personnage, masque du visage de l'auteur...
Proscrit la totalité, candide vision eschatologique de l'histoire.
Mais le roman est peut-être le lie où l'homme garde des rapports avec la vie dans son ensemble....