L'ONU et la SDN

  • 20ème siècle = celui des guerres ; P. Delmas in Le Bel Avenir de la Guerre : « l'histoire n'est que celle de la guerre. »
  • Désir de préserver la paix = 2 organisations : la montée des nationalismes paralyse l'action de la SDN / L'ONU obtient des résultats plus concrets...

→ PB ? LA SDN n'a-t-elle été qu'une ébauche pour l'ONU ?
→ Quelles réussites des deux organisations ? Dessiner une paix neutre est-il possible ? Si les organisation cherchent la paix, quelle sorte de tension et de climat international rend possible leur action ?
Les questionner dans leur mode de fonctionnement et dans les répercussions sur le contexte extérieur...
→ Comment la SDN a joué un rôle de premier plan dans l'entre-deux guerres... ?

 

1.) DES SIMILITUDES DANS LEUR NAISSANCE...

  • De l'initiative du Président des États – Unis.
  • 14 points de Wilson au fondement de la charte de la SDN : droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, renoncement à la diplomatie secrète, égalité des États, désarmement organisé, garantie mutuelle d'indépendance politique et d'intégration territoriale, mise en œuvre d'une « sécurité collective. » Cette sécurité collective doit remplacer les traités « défensifs » entre les puissances et qui conduisent à la formation de blocs // Charte des Nations Unies reprend les principes de la Charte de l'Atlantique et les objectifs de la guerre contre l'Axe. Elle s'inspire des principes de D. Roosevelt qui se considère comme « héritier » de Wilson. La Charte veut « préserver les générations futures de la guerre, qui, deux fois en l'espace d'une vie humaine, a infligé à l'humanité une indicible souffrance. »
  • La Charte des Nations Unies complète sur certains points celle de la SDN en proposant « de favoriser le progrès social et d'instaurer de meilleures conditions de vie. » (lutte contre le sous-développement ) et une défense de la « dignité humaine » ; adoption d'une DÉCLARATION DES DROITS DE L'HOMME (1948) malgré l'abstention de 8 États dont l'Afrique du Sud et l'URSS.
  • Le schéma d'organisation :
    1. Une ASSEMBLÉE GÉNÉRALE. (commune) : 1 État = 1 voix ; présidée par un DIRECTEUR.
    2. = Le CONSEIL de la SDN = CONSEIL DE LA SÉCURITÉ pour l'ONU : un « directoire » des puissances.
    3. 5 délégués permanents : États-Unis, Royaume-Uni, France, Japon, Italie. + membres temporaires (leur nbr s'accroîtra dans les deux organisations.)
    4. SDN : un SECRÉTARIAT PERMANENT // qui préfigure le POSTE DE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL A L'ONU (à la différence que celui-ci est plus politique.)
    5. SDN : une multitude d'organisations spécialisée : Le Bureau International du travail (à Genève) ; la Cour de justice internationale (La Haye) : même objectifs que ceux de La Haye mais leur action est moins importante.
  • HANDICAP de la SDN : le refus Américain de ratifier le Traité de Versailles...

→ LA SDN = MODÈLE, mais des différences sensibles entre les deux...

 

2.) LA SDN : UN MODÈLE ; LES SPÉCIFICITÉS DE L'ONU...

  • Les conditions de naissance : des différences :

1919 : vaincus = écartés, la présence de l'URSS n'est pas souhaitée, l'Italie se considère lésée, l'Allemagne se sent humiliée par « le diktat » et refus d'accepter le statut de vaincu car son territoire n'a pas été envahi. // 1945 : les vaincus sont éloignés de la création de l'ONU, mais après une CAPITULATION SANS CONDITIONS. L'ONU ne se voit pas contesté à sa création comme la SDN l'avait été.

  • Une prétention à l'UNIVERSALITÉ de la part de l'ONU : dans le meilleur temps, il y a eu 60 membres à la SDN // le monde entier (sauf la Suisse) est représenté à l'ONU.
  • Sur le PLAN JURIDIQUE : SDN = ORGANISATION INTERGOUVERNEMENTALE (son bon fonctionnement repose sur le consensus absolu) // ONU est un ORGANISME SUPRANATIONAL.
  • Sur le PLAN DE LA FORCE ARMÉE : SDN voit le refus des Anglo-Saxons devant la création d'une force armée internationale. ART 16 : possibilité de prendre des sanctions contre un éventuel agresseur mais la SDN n'en a pas les moyens matériels. // ONU dispose de forces militaires ; les Casques Bleus = force d'interposition ; paradoxale : rétablir la paix sans exercer la force...


1956 : Création des Casques Bleus à l'occasion de la Guerre Israélo-palestinienne ; leur départ à la demande de Nasser provoque ultérieurement « La Guerre des Six Jours ».
Ils obtiennent le Prix Nobel de la Paix en 1958.
Leur présence sur le terrain est plus importante que celle de la SDN, elle se symbolise par le Secrétaire Général.

  • Sur LES ORGANISMES SPÉCIALISÉS : ONU (VS) SDN ; ONU dispose d'une multitude d'organismes pour parfaire son action : UNESCO (pb culturels à Paris), FAO (Rome) : les programmes d'aide à l'agriculture, UNICEF pour l'enfance, Haut Commissariat Aux Réfugiés, Conseil Économique et Social, Conseil de tutelle ( prépare l'accession à l'indépendance des territoires sous tutelle), Cour Internationale de Justice ( La Haye) = l'organe judiciaire de l'ONU... Elle s'efforce de régler les litiges entre États, ou entre le Citoyen et l’État. Certaines organisation agissent en concertation avec l'ONU : l'OMS (Organisation Mondiale de la Santé). → UN VASTE RÉSEAU QUE LA SDN N'AVAIT PAS SU METTRE EN PLACE.

 

3.) LES LIMITES DE LA SDN A IMPOSER LA PAIX.

  • Allemagne : dans une perspective dite « révisionniste » dès la signature du traité de Versailles ; refus de payer les réparations en 1922 ® invasion de la Ruhr en Janvier 1923 : LA SDN RESTE SANS RÉACTION FACE A CETTE VIOLATION DE LA CHARTE. De même, face à l'Italie qui s'empare de Fiume...
  • La SITUATION ÉCONOMIQUE : s'améliore à partir de 1924 et favorise l'établissement provisoire d'une sécurité collective ; présence des ministres des affaires étrangères à la SDN.
    1. 1924 : Plan Dawes : échelonne les réparations de l'Allemagne ;
    2. 1925 : Traité de Locarno : pacte qui reconnaît les frontières de la Belgique et de la France (signé par la France, l'Italie, le Royaume-Uni et l'Allemagne.)
    3. 1926 : L'organisation est rendue crédible par la proposition française de faire entrer l'Allemagne à la SDN.
    4. ESPRIT DE GENÈVE : améliore les relations internationales jusqu'à la crise de 1929.
    5. 1925 : Règlement de la question Gréco-Bulgare par la SDN et impose cette solution aux protagonistes.
  • EFFICACITÉ DE LA SDN dans LE DOMAINE ÉCONOMIQUE : (emprunts en faveur de l'Autriche, Hongrie et Bulgarie...)
  • PACTE BRIAND – KELLOG signé en 1928 = apogée de la détente : il met la guerre hors –la-loi ; né d'une initiative de Briand qui souhaite impliquer les États-Unis dans le processus de détente internationale ; ratifié par 61 pays dont l'URSS.
  • 1929 : APOGÉE et FIN de la détente après le PLAN YOUNG réduisant et rééchelonnant la dette allemande. Idée est lancée par Briand (« Apôtre de la paix ») d'une « FÉDÉRATION EUROPÉENNE » qui ne rencontre qu'un écho de sympathie.
  • Disparition des hommes des années 1920 ( Clemenceau, Poincaré, Stresemann) ; activité infructueuse de Briand. La CRISE produit ses effets avec un replis des pays sur eux-mêmes. Les années 1930 amplifient l'image d'une SDN impuissante face aux dictatures et incapable d'aider les démocraties face à la contestation et au RÉVISIONNISME qui prend trois directions :
    1. Lutte du Japon dans la sphère de « coprospérité » en Asie. / 1931 : Le Japon envahit la Mandchourie et créent le Mandchoukouo puis s'étendent ; condamnation de la SDN en 1933, le Japon la quitte : l'agression s'est révélée payante et a démontré L'IMPUISSANCE DE LA SOCIÉTÉ DES NATIONS.
    2. Politique destinée à effacer Versailles pur l'Allemagne. / 1934 : prudence d'Hitler qui renonce provisoirement à l'Anschluss du fait des menaces italiennes sur la frontière autrichienne. 1935 : le FRONT DE STRESA semble isoler l'Allemagne, mais l'envahissement de l'Ethiopie par l'Italie va résoudre cette tension...
    3. Italie : tentative pour étendre ses conquêtes coloniales afin de créer une zone d'influence en Méditerranée. Envahissent un membre de la SDN sous prétexte de régler ses problèmes démographiques. La SDN CONDAMNE MORALEMENT mais les SANCTIONS ÉCONOMIQUES sont TARDIVES et INEFFICACES. Non –respectés ; l'Italie QUITTE ALORS LA SDN et se rapproche alors de l'Allemagne, qui remilitarise la Rhénanie sans que la SDN ne proteste vraiment.
  • Intervention de l'Allemagne et de l'Italie en Espagne sans tenir compte de l'avis de la SDN QUI PRÔNE LA NON-INTERVENTION ; politique de neutralité = LA SDN est moribonde.
  • En 1937, elle ne peut empêcher les troupes japonaises d'envahir la Chine ni ne peut réagir face à l'Anschluss.
  • SON ACTIVITÉ FINIT DANS LA CONFUSION ET ELLE S'AUTO-DISSOUD en 1946.

 

4.) L'ONU : UNE RÉALISATION PLUS PARFAITE ? PROGRÈS ET LIMITES...

  • Du fait des limites même des institutions Onusiennes : l'Assemblée générale ne peut proposer que des recommandations qui ne peuvent être imposées, surtout lorsqu'il s'agit de grandes puissances ; le Conseil de Sécurité détenant la réalité du pouvoir est soumis à la règle de l'unanimité des cinq membres permanents dotés d'un droit de véto (États-Unis, Russie, France, Royaume-Uni, Chine.) ; l'abstention, qui n'est pas un véto permet des « accommodements »...
  • PLUSIEURES PHASES qui correspondent à LA COMPLEXITÉ DES NOUVEAUX PB : DÉCOLONISATION, MODIFICATION DES EQUILIBRES.

A] 1945 - 1955 : une DOMINATION OCCIDENTALE à l'ONU.

  • Utilisation fréquente de son droit de véto par l'URSS.
  • ONU = Un CAMP DE LA GUERRE FROIDE ; « où l'on cherche à marquer des points plus qu'à s'entendre. »
  • URSS et États Occidentaux s'accusent en public d'être des « fauteurs de guerre. »
  • États-Unis obtiennent le retrait d'Azerbaïdjan de l'URSS dès 1946. (VS) L'URSS empêche l'ONU d'intervenir lors du Coup de Prague en 1948.
  • 1950 : Les États-Unis profitent de l'absence des soviétiques (qui demande le remplacement de Taïwan par la Chine populaire et refusent de siéger au Conseil de Sécurité ) pour faire voter l'intervention de l'ONU en Corée après l'agression du Nord.
  • 1954 : Les États-Unis et les puissances occidentales évitent toute « ingérence » de l'ONU contre une « invasion » de troupes venues des États-Unis pour renverser le régime « progressiste » guatémaltèque.
  • IMPUISSANCE RÉCURRENTE FACE AUX PROBLÈMES DU PROCHE-ORIENT.

B] 1956 - 1965 : L'ONU = ARBITRE D'UNE SITUATION INTERNATIONALE MARQUÉE PAR DES TENSIONS.

  • Changement du RAPPORT de force car ARRIVÉE MASSIVE DE NOUVEAUX ÉTATS INDÉPENDANTS.
  • 1956 : intervention dans le conflit né de la CRISE DE SUEZ opposant Français et Britanniques à l’Égypte. + CRÉATION DE SA FORCE ARMÉE : LES CASQUES BLEUS.
  • Pas de possibilité d'intervention lors de la CRISE DE BUDAPEST : car VETO DE L'URSS.
  • Mais il apparaît que l'ONU ne peut s'opposer à l'action d'une grande puissance possédant le droit de véto.
  • De même, à Saint-Domingue, lorsque les troupes américaines aident la junte militaire à chasser le Président élu.

C] 1965 - 1985 : MARGINALISATION DE L'ONU SUR LE PLAN DE LA SÉCURITÉ COLLECTIVE.

  • PB POLITIQUE : ARRIVÉE D'UNE NOUVELLE MAJORITÉ AVEC LES NOUVEAUX ÉTATS MEMBRES.
  • LA COEXISTENCE PACIFIQUE rend ILLUSOIRE L'INTERVENTION DE L'ONU. Ex : signature des Accords SALT II en dehors de toute action onusienne...
  • L'ASSEMBLÉE GÉNÉRALE est DOMINÉE par les « ÉTATS AFRO-ASIATIQUES » réclamant un « NOUVEL ORDRE ÉCONOMIQUE MONDIAL ». Mais il n'ont aucun véritable moyen d'action.
  • 1964 : Création de La CNUCED ( Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement) : elle doit apporter une assistance aux pays du « Sud ». son action essentiellement anti-américaine l'affaiblit progressivement.
  • Irritation de la part des États Occidentaux qui cessent de verser leurs cotisations à l'ONU : le FONCTIONNEMENT EST « BLOQUE. »
  • L'Assemblée Générale n'intervient pas lors de l'écrasement du Printemps de Prague (1968), de l'entrée des troupes soviétiques en Afghanistan, pendant la guerre Iran-Irak (1980 – 1988).
  • Elle joue « UN RÔLE NÉGATIF » dans le déclenchement de la Guerre des Six Jours en 1967 en acceptant de retirer les Casques Bleus positionnés à la frontière sur demande de Nasser.
  • Reste au niveau « du VŒU PIEUX » lors des conflits sanglants dans les États (Kurde en Iran, Irak, Biafra, guerre civile en Angola...) Après la Guerre du Kippour, son intervention atténue certaines conséquences du conflit sans le régler.
  • Pas d'action dans les différents entre l'Inde et le Pakistan ; échec dans l'affaire des otages Américains en Iran (1979 – 1980).
  • QUELQUES RÉUSSITES dans le domaine des DROITS DE L'HOMME.
    1. 1963 : Condamnation des discriminations raciales.
    2. Pression sur l'Afrique du Sud dont la politique d'APARTHEID est condamnée en 1976.
    3. Rétablissement du « droit des enfants » (1976)
    4. Proscrit les discriminations contre les femmes (1981)...

UN IMMOBILISME RELATIF car les grandes puissances n'agissent qu'en fonction de leur intérêt propre ; elles privilégient l'aide bilatérale à l'aide multipliée de l'ONU.
→ LES STRUCTURES ADMINISTRATIVES COMPLEXES aboutissent A UNE CONCURRENCE entre les divers organismes chargés d'organiser l'aide au pays du sud. Le personnel recruté (avec l'obligation de représentativité) manque parfois de compétence.

  • RÉUSSITES HUMANITAIRES : (UNICEF, Programme alimentaire mondial...)

→ LIBÈRE DE LA GUERRE FROIDE DES LA FIN DES ANNÉES 80, L'ONU A-T-ELLE CONNU L' EMBELLIE QU'ÉVOQUE UNE PARTIE DE SON ADMINISTRATION ET A –T-ELLE EFFICACEMENT PARTICIPE A L’ÉTABLISSEMENT D'UN NOUVEL ORDRE MONDIAL ?

  • Illusion que symbolise la GUERRE DU GOLFE ; l'affaiblissement de l'URSS a permis aux puissances occidentales et aux États-Unis notamment de rétablir leur position privilégiée au sein des Nations Unies (avec l'accord tacite de la Russie et de la Chine.)
  • Incontournable domination des Grands ; depuis 1990, alternances de réussites et d'échecs ; des progrès dans les droits de l'homme : crimes de guerre deviennent imprescriptibles, rôle accru de la Cour de Justice et du Tribunal Pénal International (TPI) jugeant les crimes contre l'Humanité, progrès sur les droits d'ingérence humanitaire, condamnation de la torture, de la vente de drogue...
  • Mais : DES ÉCHECS DANS LA DOMAINE DE LA SÉCURITÉ ; ex : Le Rwanda (700 000 morts), la Tchétchénie, le Timor... Rétablissement de la paix au Timor et au Cambodge, mais des échecs constants au Proche-Orient. Impuissance de la FORPRONU au Kosovo qui a nécessité un remplacement par les force de l'OTAN et de la Russie.

L’IDÉE D'UNE REFORME est dans les esprits MAIS ELLE SE HEURTE AU MANQUE D'INTERET DES ETATS EUROPEENS, PREOCCUPES PAR LA MISE EN ŒUVRE DE ?LEURS PROJETS ET A L'INDIFFERENCE DELA RUSSIE, LA CHINE ET LES ETATS-UNIS...

 

· CONCLUSION :

  • SDN ET ONU = DEUX FORUMS DE DISCUSSION tentant DE METTRE EN ŒUVRE LES PRINCIPES DE LA SÉCURITÉ COLLECTIVE.
  • Objet de MÉFIANCE, VOIRE DE MÉPRIS DE LA PART DES GRANDES PUISSANCES ( « Ce machin qu'on appelle l'ONU » De Gaulle, le nid d'argent et d'impérialisme pour Staline, « la maison des morts –vivants » pour Ronald Reagan. Reste aujourd'hui un lieu de contact permanent pour les petits États ; Victor Hugo : « la guerre, c'est la guerre des hommes, la paix, c'est la guerre des idées... »

[ Je ne suis pas satisfaite de l'intro et de la conclusion... Le plan permet de mettre en évidence tous ces détails, qui, oubliés, coûtent chers... Ceci dit, s'il y a un plan en trois partie qui va mieux...]

Présentation

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Bonne visite et bonne journée / nuit...

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