Figurez-vous, ma douce,
Ma mignonne, mon âme,
Vos plus brûlantes larmes
Épandue sur vos rousses
Et maladives lèvres...
Comme un été doré
Chauffé par la beauté
Des milles couleurs du monde
Brusquement se changerait
En morne et gris hivers...
Les papillons mourraient
D'un coup d'aile et vos yeux
En l'éclat d'un coup d'œil,
Seraient ternes à nouveau...
Que les couleurs grises
Du monde que vous aimiez
Vous sembleraient hideuses
Sous leur masques dégradés...
Le sentier agréable en un coup paraîtrait
Odieux à tous vos sens
Car la beauté se situerait,
En rejet, doux rejet de ces pauvres objets...
Votre cœur
Ma douce âme
Fondrait en tout ce drame
Se lamenterait sûrement derrière les carreaux gris...
Figurez-vous mon âme,
Ma douce, ô mon charme,
La fausse joie de l'été
qui couve un tel hiver...