Depuis trente ans, la maison vide... Les mauvaises herbes tout autour,
Un épais rideau de verdure, l’isolement parfait.
La vieille bâtisse en ruines,
Ne demande qu’à
Retourner au temps de l’inconfort et de la dureté.
***
La - trop - courte robe grise, légère. Qui s’en soucie ?
Les longues jambes maigres sous la table en plastique.
Manger du raisin amer et des pêches pourries.
Et sous les feuilles, tourbillonnements d’insectes.
La liberté.
***
Tout banni, tout perdu. La perte volontaire, une à une, des choses.
Rien ici.
Le vide, le blanc, trop froid l’hiver, trop chaud l’été.
Somme toute, la vie à sa place, ainsi.
***
Ici : « C’est qui, la fille qui a racheté la maison des *** ?
D’où vient-elle ? Où va-t-elle ? »
- «Alors ça...
***
Là-bas (sur la terrasse d’un café, artère passante et bruyante) :
« Cela fait un moment je m’en rends compte à présent,
Que l’on a vu ou entendu nouvelles de Mlle ***... »
- On m’a dit qu’elle était partie, ailleurs...
***
Et puis un jour...
Tintement de la sonnette...
Qui vient jusqu’ici troubler le repos de l’âme ?
La robe (la même) salie, la terre sur les mains,
Le raisin noir et la table tâchée au fond des herbes hautes.
« Je n’ai pas grand-chose, assieds-toi, je vais te chercher
Un verre d’eau glacée... »
Pascaline Hamon, "Sauvagerie", juin 2013