Je republie ici ce texte, qui a été publié antérieurement dans la revue en ligne "Capital des mots".
La première réponse
La première réponse
Au cri
De nos frères
C'est
Un silence
De honte.
La première réponse
Que l'espoir fait
A celui qui part
C'est :
Va,
Que perdrais-tu ?
La première réponse
Que la peur fait
A celui qui ne veut
Ni voir, ni croire
L'horreur
C'est :
Ferme les yeux,
Le rêve
Fait naître
Deux mondes parfaits...
Des songes, mensonges...
***
Ceux qui voulaient connaître la fin.
Ceux qui voulaient
Connaitre la fin,
Ceux qui voulaient fuir
Hors du monde et des prisons,
Ceux qui sont restés malgré tout
Jusqu'à la fin...
Ceux qui voulaient voir
La fin de la faim
Ceux qui n'en pouvaient plus...
- Ils ont jeté les cartes sur la table
Et ont tout misé sur le valet de pique
- Ils ont tout donné pour être dépossédés
Et ont quitté la terre pour le gouffre inconnu...
- Ils ont franchi la mort et la peur
Pour atteindre le port...
Eux,
Se sont approchés
De leur rêve fou
Et, - douleur –
Ils se sont brûlé les ailes.
**
Courir les rues
Les voici désormais
Dans les méandres du labyrinthe...
D'une ville inconnue
Faite de désillusions
Et de souvenirs épuisés.
Le tourment les dévore.
Les voici pourchassés
Les voici outragés
Le monstre hideux
Revient hanter l'Espace
Il les traque sans relâche.
C'est
La misère
La faim
Le froid.
Le sol vibre sous ses pas.
Lui se dessine dans l'ombre
Au détour de chaque rue.
Ne pas se perdre...
Demande,
Un fil où s'accrocher...
**
Ulysse & le chant des sirènes
Le voici, le voyageur,
L'exilé.
Triste, qui comme Ulysse
A fait ce long voyage
Et n'a pu voir grandir
Ses fils et ses filles
Et n'a pu voir vieillir
Ou soutenir ses parents
Dans leur âge finissant.
La nuit
Ce soir, encore,
D'été ou d'hiver
Chante et se lamente.
Il ne reste plus rien...
Quelques souvenirs
Au fond de la mémoire...
Et un vague refrain
Qui berce, mélancolique,
Les mots
Désormais inconnus
D'une langue natale
Solipsiste.