Au début de cette année, j'ai consacré quelques copieuses semaines à étudier Le Roman Comique de Paul Scarron -certaines personnes pourront en témoigner !
Cet ouvrage date de la moitié du 17ème siècle et je le conseille vivement à tous ceux qui aiment rire et lire à la fois.
De nombreuses références mythologiques sont ainsi parodiées (mon travail a porté sur les "ficelles" et moyens de cette parodie), avec force légèreté.
Une question alors s'est présentée à mon esprit ? Pourquoi Le Roman Comique me plaît-il tant et qu'une grande part de la production contemporaine fondée sur ce procédé me consterne et ne me fait pas rire, sinon très amèrement ?
La réponse m'est clairement apparue et, comme toujours sur 3 points ( vraiment mon chiffre existentiel ! ) :
- Lorsque Scarron parodie, il respecte son modèle, c'est à dire qu'il le considère dans toute sa richesse, dans les petites finesses du détails, ce qui n'est pas le cas pour un grand nombre de parodistes, qui doivent s'en tenir déjà aux grands clichés, sans pousser plus loin leur analyse. Je veux dire que Scarron, en parodiant redonne toute sa vitalité aux détails stylistiques et poétiques. La parodie acquiert alors une profondeur sans égale, puisqu'elle ne fait pas que reprendre les clichés. Je dirais même que la bonne parodie n'est pas la parodie fondée sur le "gros cliché" pour parler contemporains.
- Une analyse poussée de la parodie de Scarron permet de mettre en lumière une dimension constructive ; réflexion sur un système politique, sur le désordre, l'autorité et la littérature elle-même. La bonne parodie n'est pas qu'une déconstruction, elle reconstruit derrière elle en creux, des réflexions plus, et elle tente d'aller vers plus de littéraire ou artistique en apportant des dimensions philosophiques et autres...
- Par-odein, je marche à côté... Et certains, visiblement, sont à côté de leurs pompes... Englués dans la présentation et la représentation d'une médiocrité, ils subsituent le rire franc et lourd au discret sourire de la légèreté ironique... et un public sans finesse au public sensible ou cultivé...