Acrylique au couteau.
Novembre 2014, Pascaline Hamon
Ce tableau a longtemps mûri dans mon imagination. Une première esquisse, réalisée sur la toile, présentait une tête aux dimensions réduites derrière laquelle étaient représentés les symboles de la Passion.
Lors de la réalisation, j’ai souhaité mettre en évidence la souffrance en travaillant l’expressivité du visage. Mon but n’était pas de respecter les proportions académiques, mais de traduire la souffrance physique par la représentation d’un corps expressif.
J’ai travaillé avec une palette de couleurs réduites afin de me concentrer sur les formes du visage. Le travail au couteau m’a permis de travailler la matière en relief, afin d’accentuer certaines zones du visage – en particulier les yeux – autour desquelles je voulais créer une émotion et une intensité dramatique. D’autre part, les couches successives m’ont permis d’apporter à chaque fois un élément de sens pour nuancer l’ensemble : une première couche pour le squelette, une seconde pour les chairs et le sang, une troisième pour l’enveloppe humaine, une dernière pour adoucir la violence de l’ensemble et faire transparaître la divinité du sujet.
Avant la réalisation du fond, j’ai travaillé la courbe des épaules. Celle-ci apporte une dynamique supplémentaire en offrant au regard une ligne horizontale, là où les traits du visage sont marqués par la verticalité ; elles conduisent ainsi le regard à reproduire un signe de croix. D’autre part, les épaules sont également symboliques car elles rappellent le chemin de croix avant la Passion.
Le fond a été travaillé avec une peinture diluée, qui tend à accentuer le contraste avec la matière du visage. J’ai réalisé les traits de l’auréole avec le fil du couteau et un pastel sec, afin de produire une lumière douce qui émane faiblement du corps meurtri....