Dimanche après-midi...
Dès que vous passez la porte coulissante, vous le savez déjà : vous êtes dans l'antre d'un géant...
Vous parcourez les longs sentiers sinueux qui vous mènent d'escaliers en escalators : d'un univers à l'autre... Là, des fournaises de toutes sortes, de toutes tailles, qui ne demandent qu'à fonctionner ; là, des lits épars, dans lesquels viennent dormir les sep filles du géant. Partout, des ustesiles étranges, des morceaux de bois, des instruments de toutes tailles...
Dehors, le soleil brille ; vous tentez de sortir du labyrinthe de portes et des enchevêtrements de couloirs....
La lumière est très vive, elle vous brûle les yeux...
Vous entendez un bruit sourd.
Enfin, vous rencontrez une machine qui vous délivre... Un ticket de papier, pour sortir... est-ce si facile de sortir ?
Vous arrivez à un portail métalique entouré du bruit des tapis roulants, qui, impitoyablement, défilent...
Il vous faut payer celui que Virgile nommait le Portitor Orchi qui veille sur la sortie de l'antre si encombrée, véritable caverne d'Ali-baba...
Il prend les pièces que vous lui tendez et vous donne un nouveau petit billet, qui vous servira de lettre de recommandation auprès de la cruelle Persphone qui monte l'ultime garde de cet endroit dans lequel vous vous êtes aventuré par curiosité...
Alors, c'est dans le 7ème cercle de Dante que vous entrez avec ce petit ticket... ne vous retournez, surtout pas, Orphée des temps modernes ; vous prenez place dans un hall vaste et frod avec un tableau lumineux fixé qui indique.... Quoi ? La prochaine exécution... ? Un numéro retentit : le votre...
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Vous vous levez du banc latté de bois et avancez en tramblant vers Perséphone elle-même qui trône au milieu de cette vaste pièce peinte en gris sinistre tendis que vous entendez le crissement féroce des cages d'acier et des diables que l'on traîne...
Derrière vous, ils s'éloignent et se laissent percevoir, marrons, grands et petits tous empilés dans cette vaste pièces grillagée de métal...
Vous tendez d'une main tremblante votre lettre de recommandation tandis que l'un des ouvrier de cette vaste antre s'avance vers vous pour vous remettre un grand carton...
Les numéros retentissent dans ce hall de gare gris, antichambre des immenses réservoirs...
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Une voix nasillarde s'élève, sirpeuse et presque métallique des tréfonds des pièces...
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Bienvenue...
Vous êtes chez IKEA...