J'ai encore envie de parler de Lao She. Ne serait-ce que par ce qu'il est un grand artiste et que le régime chinois de l'époque l'a supprimé... Qu'est ce qu'un régime qui s'en prend ainsi à la fleur de l'intelligence ? Quatre générations sous un même toit tome 1 nous conduit dans une ruelle pékinoise au moment de la guerre sino-japonaise. L'œuvre est immense et à travers les personnages, tous bien dessinés d'un trait précis on découvre les conflits de voisinages et familiaux, les cupidités et les vaines ambitions... L'occupation japonaise redistribue les cartes et les tensions : le politique et le culturel se mêlent mais aussi, les passions humaines les plus hautes aussi bien que les plus sordides. Lao She pressentait-il que ses jours lui seraient comptés ? Il semble qu'il ait voulu tout mettre, mettre tout son amour et son regard critique sur sa Chine bien aimée dans cette somme... Des jujubiers en fleurs délicatement décrits à l'évocation de la torture exercée par les Japonais pendant la guerre, des rivalités entre épouse et concubine à l'amour tragique d'une mère qui se donne la mort sur la tombe de son fils en pensant que son mari a été tué. Une leçon de vie universelle. Je craignais un peu la toile de fond militaire (n'ayant jamais pu trouver plaisir aux romans de Malraux)... Mais celle-ci ici enveloppe tout pour plonger au plus intime des psychologies. #chronique #chroniquelittéraire #livres #litterature #laoshe #roman #lire

Encore un roman Japonais sur la condition féminine. Petit joyau qui permet de suivre trois générations de Femmes. Encore une fois, le roman permet de saisir mille et une nuances du rôle de la femme dans sa famille et en société. L'auteure n'hésite pas à aller au coeur des individus, a retrouver les évolutions individuelles et les ambiguïtés qui se confrontent aux discours idéologiques. Un livre qui se lit avec beaucoup de fluidité tout en faisant découvrir la problématique féministe au Japon. #chroniquelitteraire #chronique #litterature #lire #livres #litteraturejaponaise

Je m’évade ce matin dans  La Fille de supérette de Sayaka Murata : ce roman est pour le moins déroutant. Les comportements de la jeune Furukura étonnent : déprise, réactions inadéquates, insensibilité, et création d'un « faux-self », c’est-à-dire d’une identité par imitation. La supérette, par son cadre structuré, par la répétition des tâches procure à l’héroïne un cadre rassurant, bouleversé par la rencontre avec Shiraha. Histoire d'amour ? En réalité, c’est à la naissance une relation complexe, que le lecteur va assister. Il ne peut la comprendre qu’en acceptant de se dépouiller des étiquettes de « normalité ». Shiraha parasite et dominateur, ne m’a guère été sympathique. Mais ses discours cyniques, dénonçant la permanence d’une pression exercée sur l’individu pour lui assigner une place sociale ou familiale visent juste. Il est rare qu’un personnage antipathique et vile délivre des vérités si profondes de mon point de vue. Où et comment notre vie trouve-t-elle son sens ? comment nous construisons-nous pour être conforme au monde?

Cette question psychologique, sociale et philosophie se dégage du roman. Le rapport entre le travail et la construction de soi, est finement donnée à penser. L’une des grandes réussites de ce livre, à mon sens, est de sortir d’une pensée binaire sur le travail, en amenant le lecteur à saisir l’ambivalence de ce qui peut paraître comme une robotisation de l’individu face à son épanouissement personnel. Les dernières pages sont marquées par l’affrontement entre la vision de Shiraha, qui considère (non sans opportunisme) le nouvel emploi que Furukura pourrait décrocher comme une libération d’une forme d’asservissement, et celle de la jeune femme qui, en dépit d’une réflexion sur la réduction des individus à un simple rôle utilitaire dans le monde du travail et de sa conscience d’être hantée par la réflexes de son emploi, persiste à vouloir demeurer employée de supérette. Ce final conflictuel entre deux marginalités constitue une réponse toute en nuance a la question de l'asservissement dans le travail.
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Quelques mots pour finir ces vacances en évoquant Miniaturiste de Jessie Burton. Il me fallait passer le temps et occuper mon esprit préoccupé, aussi j'ai avalé les 400 et quelques pages de ce roman en une journée. A mi chemin entre le roman historique, le roman fantastique, la réflexion morale ce récit est tout aussi fascinant que les personnages énigmatiques qu'ils met en scène dans la Hollande du 17eme siècle. En réalité, le contexte historique s'il rend vraisemblable certains aspects de l'histoire n'est pas le coeur de ce récit. Toute la question à laquelle cherche a répondre le roman est la manière dont on s'accomplit pleinement soi même. La liberté des uns se heurtant aux préjugés sociaux, aux normes religieuses et sociales. L'auteure réalise un bon tour de force en ouvrant sans cesse les portes de cette maison de poupée, laissant notre imagination se perdre pendant des pages, pour finalement nous faire découvrir que les choses sont autres que nous les pensions. Le racisme, l'homophobie, les inégalités hommes femmes et les paradoxes du puritanisme apparaissent aux yeux du lecteur comme des forces de coercition qui empêchent l'individu de conquérir sa vie. La structure du récit laisse toute sa place a l'interprétation poétique qui entoure l'histoire d'un épais mystère. Chaque page soulève en nous le désir d'une autre pages, à l'instar de ses figurines qui vivent véritablement dans la maison de poupée et dont la quête obsède une héroïne en quête de réponses. #bookstagram #bookaddict #book #jessieburton #roman #litterature ##littératureanglaise #chroniquelitteraire #chronique #lire #livre #livres

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