Restitit Eurydicemque suam, jam luce sub ipsa,
immemor heu ! victusque animi respexit.
(Virgile, Georgiques).
Cette petite mise en bouche par la poète de Mantoue est toujours d'actualité... Qui aurait cru que Virgile trouverait un vers assez expressif pour servir aujourd'hui encore de support à la pensée littéraire...
Le mythe d'Orphée et d'Eurydice, dont il s'agit ici a souvent été employé pour penser la condition du poète, recréateur des bribes essoufflées de la vie, passeur de lumière, explorateur de l’abîme de la mort...
Aujourd'hui, un constat s'impose... Le mythe d'Orphée a gagné encore en richesse.
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Je donne aujourd'hui le coup d'envoi d'un petit concours... Il n'y a rien à la clé que la satisfaction de défendre pour vous, quelque chose que vous aimez...
Très modestement, je vous propose de dire QUELLE EST pour vous LA PLUS BELLLE PHRASE ou LE PLUS BEAU VERS de LA LITTERATURE (FRANCAISE, MAIS AUSSI ETRANGERE...)
Même si bien sûr, on n'aura jamais tout lu... Hélàs...
Voilà... Laissez sonner les mots...
Hier, en me promenant et en photographiant de ça, de là, quelques beaux sujets de la nature, je me suis fait une réflexion sur les contrarités du mouvements.
L'oiseau dont on s'approche s'envole, la branche que l'on convoite est emportée, mes tracés du sables qu'on observe piétinés par les enfants qui jouent....
Tout cela, c'est bien la vie, c'est bien dans l'ordre des choses; mais dans un ordre neutre, un ordre qui ne repose que sur la vie et le mouvement, alors que, même le mouvement de l'art appartient à une dimension plus figée puisqu'il fixe le mouvement lui-même sur le papier, la partition ou la pellicule.
Lorsque Proust écrit que "la vraie vie, la vie enfin retrouvée, la seule vie, par conséquent, véritablement digne d'être vécue, c'est la littérature", il nous invite à réfléchir sur tout ce que constituent le mouvement et la peine. Pour les artistes, le processus de création demande de porter un regard d'artiste sur le monde. La dégradation, l'agitation, la destruction, la mort, nous arrachent des soupirs de mélancolie noire, car l'artiste lutte contre toutes les forces et les mouvements ravageurs du temps et des hommes, contre le regard 'insignifiance que les autres hommes jettent sur la plus pauvre brindille qui jonche le sol.
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Bonjour ! Merci, Lectures de Florinette de m'accueillir dans votre communauté de lecteurs passionés... Après les longues heures de lecture, viennent les durs moments d'écriture et la question du choix... De quel livre parler...??
Pour débuter, je voudrais vous faire partager le fort coup de coeur que j'ai pour Chaque homme dans sa nuit de Julien Green et qui constitue pour moi une source d'inspiration majeure...
Le conflit métaphyique sur fond de lutte d'influences religieuses est magnifiquement dépeint. L'ambiance est assez kafkaïenne à mon goût, sans sombrer dans l'absurde...
De quoi s'agit-il ? Je répondrais succintement : d'une histoire d'héritage, qui amène à soulever les masques de l'apparence dans le conflit opposant Catholiques et Protestants.
Le thème de la rencontre permet au lecteur de revenir constamment sur les premières impressions laissées par les personnages au fur et à mesure que la tension s'exacerbe chez le personnage principal partagée entre la foi et une débauche que le décès de son oncle ne fait qu'accentuer...
Que est le guide ? Quelle est la lumière ? Chaque lecteur, en traversant la nuit de ce livre au style simple et sublime, dont le titre pourrait tout aussi bien être un verset mystique est invité à se laisser guider, à tâtons, avec le héros. Malaises succesifs, étonnements, retournements mystiques, revirement de la petite existence quotidienne nous transportent jusqu'à une fin parfaitement imprévue, qui claque comme un coup de tonnerre et un éclair dans cette nuit mystique.
Bonne lecture à tous... A très bientôt.