Poème écrit le 6 juin 2014.
Restons encore un moment près des croix blanches alignées
- Écoutons
Là, sur les plages
dans les hauts herbages verts
aux clochers des églises qui percent le ciel
Ils nous parlent.
Ceux qui ont tombés ici,
Qui ont tout laissé derrière eux leur patrie
Sont partis sans un adieu
Ils nous ont offert leur vie,
Comme nos parents nous ont donné le jour.
Ils ont accepté de tomber
Pour que nous relevions la tête vers la liberté.
Soldats inconnus, armée de morts,
Dont le sang coule dans nos veines.
Nos larmes, à votre souvenir, s’accroche,
Comme une ultime bénédiction.
Je ne parlerai pas des drapeaux,
Des mitraillettes,
Des tanks,
Des avions.
Ceux qui s’en souviennent parlent très bien
De la peur de la mort,
Des vies fauchées en pleine fleur –
Et nous,
Comment pourrions-nous oublier ce que nous n’avons pas vécu,
Mais qui nous serre la gorge ?
John, américain de vingt ans,
Tu voulais voir la France,
La Tour Eiffel,
Naïvement t’émerveiller
De la beauté du Vieux Monde.
Ta jeunesse,
Ta soif de vivre,
Étaient tes drapeaux,
Ton sourire,
Ta médaille.
C’est à toi que je pense, resté là,
Dans le ressac infernal de la mer
Loin des tiens, près de moi.
Pascaline Hamon, "Couronne", tous droits réservés.