C'est un jeu insensé, un jeu sans intérêt,
Qui place dans nos coeurs, tant d'infinis regrets.
Ces choses que l'on fait, sans les penser néfastes,
Et qui ruinent, pernicieuses,tous nos espoirs si vastes.
Un rire, une plaisanterie, un vain amusement,
Qui sont juste pour rire ! dira-ton méchamment.
C'est un grand trois-fois rien, mais qui blesse si fort,
Que tout s'écroule en vous ; le soir tu penses encore
A cet infime rien, qui abolit le tout,
Et reste en ton esprit, t'entrave de partout.
Un geste, l'inattention, la peur de l'abandon,
« Qui sont juste pour rire ? » qui croit votre passion ?!
Dans le fond des couloirs, au dessus des miroirs,
Brouillés, comme il se doit, au vent profond du soir,
Je médite et rumine, et sous mon front sévère,
Est née cette obsession pour vous offrir ces vers,
Qui sont justes pour rire ?