- Pascaline Hamon
- Chroniques
Une fois n’est pas coutume, cet article a pour vocation de partager une lecture non littéraire sur un domaine qui me tient à cœur : la santé. Ce premier article aura un pendant par la suite, dans lequel je rendrais compte de l’aventure dans laquelle je me lance.
L’été est le moment idéal pour renouer avec des habitudes alimentaires plus saines... Fruits et légumes du producteur sur les petits marchés...
Dans ma chère Ardèche, je profite du soleil pour participer à une promenade botanique proposée par le commerce du coin...
Pendant une heure et demie, notre petit groupe marche dans les champs, conduit par la bonne humeur d’Élodie. Nous apprenons à reconnaitre les plantes, leur nom, mais aussi à découvrir leurs usages culinaires et médicaux... toute une connaissance qu’ont bien dû avoir mes ancêtres, qui ne vivaient que des fruits de la terre. C’est un vrai bonheur... Un gros coup de cœur pour la feuille du plantain, absolument délicieuse !
Dans la foulée, au tabac d’à côté, j’achète trois livres. Je commence par regarder le moins épais celui de Pascaline Pavard et Moutsie aux éditions Edisud intitulé Dentifrices et shampoing, pommades et cosmétiques, retrouvez le geste écologique. Si c’est une Pascaline qui l’a écrit, c’est forcément bien, hein ! ;)
Sauf que... dès les premières pages, je tombe des nues...
Comme tout parisien ayant un peu de temps et un peu de moyens, le poste « alimentation » fait partie de mes préoccupations. Et comme beaucoup, j’essaye le plus possible de consommer « bio ». Consommer moins mais mieux. Avant, nous mangions de la pizza surgelée, des steaks surgelés, nous lavions notre salle de bain avec un tas de produits spécialement conçus pour cela avec l’étiquette « vu à la TV ». Une philosophie de vie à laquelle ma compagnon et moi avons commencé à adhérer il y a quelques années, après avoir vu un certain nombre de reportages aberrants sur la sauce tomate, les déodorants, les parfums d’ambiance... etc. Merci Capital, Envoyé Spécial, Enquête Exclusive et autres Complément d’Enquête de nous avoir ouvert les yeux.
J’avais vaguement commencé à étendre mes achats de produits bio à la cosmétique, mais je reconnais que c’était encore très marginal. Au début des vacances, mon compagnon a commencé à réaliser son déodorant maison, très efficace au demeurant. Mais j’avoue que je le regardais de manière un peu dubitative. Pourquoi se casser la tête ? Après tout, on va trouver le même en bio... Alors, en effet, le titre du livre m’intéresse ; en fait, j’ai presque envie de comprendre comment mon compagnon en est arrivé à passer une petite demie-heure par mois pour créer son déodorant... plus sain, me dit-il, ... et on sait ce qu’il y a dedans... du naturel.
Et c’est là que le livre de Pascaline Pavard m’interpelle. Je retiens 3 points, qui vont du général au particulier, (même si j'ai perdu mes illusions sur bien d'autres produits grâce à ce livre) qui viennent de me convaincre de passer moi aussi à la confection de mes propres cosmétiques :
1/ Des logos pour les gogos.
Si vous êtes soucieux de l’environnement au point d’acheter Bio, lorsque vous devez faire votre choix, vous cherchez le petit logo vert. Sauf que... autant dans la filière alimentaire le label AB est clair autant visiblement dans le domaine de cosmétique c’est le flou le plus artistique. Les quelques produits de beauté bio que j’ai acheté pour moi (ou offert) avaient l’un de ces deux labels :
Je pensais naïvement que lorsque je mettais un produit avec ces logos dans mon cabas, je venais de réaliser un geste écologique, citoyen et responsable. Et que mon produit était entièrement biologique, conçu dans le respect de la nature mais aussi des hommes et des femmes qui avaient participé à sa création.
Et bien, en fait, pas tant que ça...
Que signifient ces deux logos ?
Le premier logo est délivré si au moins 10% de la totalité du produit doit être issue de l’agriculture biologique. Et le second fait encore mieux... au moins 5% de la totalité du produit doit être bio. Et bing... ! Vous vous y attendiez à celle-là ? 10 % et 5 % ça fait pas lourd... J’essaye de visualiser 100 produits et d’en griser 5 ou 10. Et sans compter que ce cahier des charges ne donne pas d’indications de proportions de ces fameux produits bio.
Un petit encadré « lisez entre les lignes » indique que « lorsque vous lisez 97.3% des ingrédients sont d’origine naturelle, comprenez qu’il peut y avoir : – des substances non transformées chimiquement et existantes telles quelles dans la nature. – des substances issues d’une matière première naturelle qui ont été modifiées par un processus de réaction chimique [mmmhhhh, ça, c’est déjà moins top]. – des colorants et des conservateurs identiques au naturel mais pas naturels [WHAT ??]. »
Quand on aura ajouté à ça le constat que le fait donner un produit fabriqué maison est puni par la loi et qu’il s’agit d’un délit, au même titre qu’est devenu un délit, pour les agriculteurs, la transmission de la recette du purin d’ortie, on voit surtout, derrière ces logos très souples, et paradoxalement, cette rigueur devant les circuits maisons et parallèles, que l’industrie cosmétique, même celle qui se revendique bio est rusée et jalouse de conserver le monopole sur une manne financière...
Je passe sur le fait que certains produits naturels comme l’argan servent avant tout à enrichir les industriels... au mépris du respect des travailleuses (des femmes, essentiellement)..
2/ Des compositions pêle-mêle.
Petite information glanée au passage dans le livre, il n’existe aucun moyen de savoir si une eau est bio... donc, déjà, sur n’importe quel produit porteur d’un des deux fameux labels, lorsque vous voyez écrit EAU ou WATER... et bien, vous n’avez aucune garantie de quelle eau est utilisée...
On apprend également que la fameuse règle qui veut que, sur les étiquettes, les composants soient classés dans l’ordre décroissant ne s’applique qu’aux 5 premiers produits. Ainsi, si j’achète une crème à la rose, et que le composant d’origine naturelle « rose » arrive en 6ème position... et bien cela ne reflète pas la véritable proportion de produit... Je peux n’avoir qu’1% de rose (vu ce qui précède, en plus, issu d’une transformation chimique potentielle)...
Lorsque nous créons nos propres cosmétiques, nous sommes absolument conscients de tout ce que nous mettons et des proportions. Si nous utilisons une huile essentielle de rose pour parfumer une crème, nous savons que la proportion d’huile essentielle va être infime car celle-ci est très concentrée. Suivant les endroits où nous achetons nos composants de base, nous pouvons mieux contrôler ce qui est véritablement bio et ce qui ne l’est pas.
3/ Le cancer dans votre shampoing...
Les recettes proposées par Pascaline ont l’air plutôt facile de réalisation. J’arrive au chapitre des shampoings, qui m’intéresse tout particulièrement. A raison de trois shampoings par semaine, il va me falloir une bonne raison pour créer mon produit. En abordant le chapitre, je suis plutôt confiante.... Ceux que j’achète revendiquent l’usage de plantes... donc... Et bien, là encore, c’est la déconvenue...
Je découvre que « même bio [le shampoing], les bases lavantes sont issues de la chimie douce ou dure. Contenant des dérivés d’huile de palme notamment, elles peuvent avoir des conséquences néfastes sur l’environnement, et parfois même sur les cheveux et la santé », que « ce n’est pas la mousse qui lave, lais c’est la mousse qui pollue... ». Deux petits encadrés m’apprennent qu’aucun tensio-actif n’est labellisé bio et même que certains, très polluants et irritants, dont le Sodium Lauryl Sulfate sont autorisés par les fameux labels que nous avons croisés précédemment... Tiens, le Sodium Lauryl Sulfate... il est soupçonné d’être cancérigène... Je veux en avoir le cœur net... Je prends mes trois shampoings... tous les trois contiennent le fameux produit... si je compte le nombre de shampoing que je fais chaque année, ça commence à en faire du Sodium Lauryl Sulfate... Je n’ai pas de shampoing pour enfant ou bébé sous la main, mais j’irais bien voir ce qu’il en est...
Il y a quelques semaine, Shaun le mouton, dernier opus des studios Aardman est sorti sur les écrans. Comme tous les inconditionnels de cet univers peuplé de bonshommes en pâte à modeler des géniaux créateurs de Wallace et Gromit, Chicken Run, Les Pirates, entre autres, je me suis précipitée au cinéma. J'ai passé un excellent moment devant les délicieuses bêêêtises de Shaun et ses amis. La structure de l'intrigue est bien rythmée, on ne s'ennuie pas une minute. Si les situations cocasses font rire les enfants, les adultes peuvent déceler autant de clin d’œil à la culture rock (parodie de la pochette d'Abbey Road), au monde dans lequel ils travaillent (les emplois du temps du fermier) qui sont toujours liées à des rebondissements plaisants et intelligemment ménagerie ... euh non, ménagés... !
Bref, si vous avez un peu de temps et envie de vous divertir, vous l'aurez compris, je ne peux que vous conseiller d'aller voir ce film, seul, en couple, avec vos enfants, petits-enfants. Succès garanti !
Une pause dans la rédaction de la thèse : Shaun le mouton se prélasse sur Le Monde comme volonté et comme représentation d'Arthur Schopenhauer.
Quelle a donc été ma grande joie de voir que le Musée Art Ludique consacrait, jusqu'au 30 août, une exposition à la magie des studios Aardman. Pour l'occasion, les studios ont prêté une quantité impressionnante de dessins préparatoires mais surtout de maquettes de fameuses figurines.
Vous pourrez ainsi admirer les différentes phases de construction des personnages. La lecture des notes prises sur les croquis par l'équipe permet de mieux entrer dans l'ambiance de ces studios "bande de copains" et de mieux appréhender les différentes références dont sont semés les films Aardman.
Ceux-ci fonctionnent sur le principe de la "stop motion" : autrement dit, les célèbres personnages de pâte à modeler font l'objet de modifications successives et de photos successives qui sont ensuite assemblées pour donner l'impression de mouvements. Cette technique demande une grande précision, surtout lorsqu'Aardman se lance le défi de réaliser le court métrage avec les plus petits personnages en stop motion, filmé à l'aide d'un microscope ; cela donne le très poétique Dot que j'aime beaucoup et que vous pouvez visionner ici. Quand on sait que la figurine du personnage ne mesure que quelques millimètres, on ne peut que rester admiratif...
Les figurines présentées permettent d'appréhender les différentes évolution du personnage haut en couleur de Lady Tottington ou encore la précision avec laquelle a été pensé le mouvement de la figurine du lapin garou du long-métrage Wallace et Gromit et le mystère du lapin garou, "le premier thriller végétarien de l'histoire du cinéma", pour reprendre l'expression de ses créateurs déjantés !
Le point fort de l'exposition est, sans conteste, la présentation d'un grand nombre de maquettes qui font pénétrer le visiteur au coeur des décors précis et remplis de détail de cet univers - vous savez, un peu comme dans ces livres que nous regardions, enfant, qui contenaient des photos avec des multitudes d'éléments entassés et dans lesquels nous aimions rêver et observer les moindres détails... On découvre les plan de fabrication des meubles, les catalogues d'accessoires, les échantillons de tissus qui viennent habiter cet univers plein d'humour...
Vous admirerez le hall d'entrée du manoir de Lady Tottington, la maison de Wallace et Gromit, leur potager, la forêt...
Il y a même ... Non ! Je ne vous le dis pas, c'est la surprise des surprise ! Une surprise de taille ! Je vous promets que vous ne serez pas déçus !
Un exemple des merveilleuses maquettes d'Aardman : le potager de Wallace et Gromit.
L'exposition Aardman est le rendez-vous inoubliable des enfants et des adultes qui ont gardé leur âme d'enfant !!!
Informations complémentaires :
- Lieu : Musée Arts Ludiques Paris.
- Site de l'exposition : http://artludique.com/aardman.html
- Tarifs :
Plein : 15.50 euros (cela peut paraître un peu cher, mais au vu de tout ce qu'il a, c'est un bon rapport qualité / prix).
Réduit : 12.50 euros (étudiants, chômeurs, personnes en situation de handicap - sur présentation d'un justificatif).
Enfant (04 - 12 ans) : 10 euros.
Attention, le musée est fermé le mardi. N'hésitez pas à venir le matin pour l'ouverture (11h en semaine, 10 h le week-end).
C'est dans le métro (prendre le métro tous les jours est bon pour la culture), que Judith m'est apparue... Judith, comprenez, le fascinant tableau de Klimt qui exprime au plus haut degré d'intensité le mystère, la détermination, le défi et la sensualité de l'héroïne biblique qui a été choisi en affiche de l'exposition La Sécession à Vienne au temps de Klimt.Certaines personnes qui s'y étaient rendues étaient un peu déçues de ne pas y trouver l'intégralité des oeuvres de Klimt, ou certaines oeuvres très connues du peintre. En grande admiratrice de Klimt et des arts de la seconde moitié du XIXe siècle, j'ai donc profité d'un dimanche après-midi pour m'y rendre. La Sécession, dont le nom apparait dans le titre de l'exposition, est un groupe d'artistes qui se développe à la fin du XIXe siècle à Vienne, et dont Klimt fut un acteur principal. Ce groupe d'artistes s'est inscrit dans une perspective anti-académique, à la recherhce d'un art total. Les toiles de Klimt dialoguent ainsi avec les réalisations des autres artistes de la Sécession. La richesse de l'exposition permet de s'immerger dans le groupe, qui devient peu à peu familier pour le spectateur. Surtout, elle permet de découvrir la diversité du groupe, et même, de voir l'évolution de certains artistes - on découvre ainsi quelques études de Klimt qui sont bien loin des tableaux phares que son nom nous évoque.La dernière salle est consacrée au passage de la Sécession à l'expressionnisme, en particulier grâce à une toile absolument remarquable de Kokochka qui vaut à elle seule le détour.Les panneaux quoiqu'un peu longs et parfois redondants, sont cependant clairs et font le point de manière précise sur les enjeux historiques et culturels du mouvement. On gagne à prendre l'audioguide, dans lequel sont repris les informations principales des panneaux et qui contient des informations éclairantes sur certaines oeuvres.L'une des caractéristiques de la Sécession est son intérêt pour les arts décoratifs ; l'exposition présente ainsi des pièces de mobilier réalisés par certains artistes du groupe. C'est sans doute sur ce point que l'exposition gagne à être vue pour un admirateur de Klimt : la Pinacothèque présente en effet une reproduction, à l'échelle 1 / 1 de fresques monumentales réalisées par Klimt, qui allient le travail de la couleur, des formes et des matières, une belle découverte !
L'exposition au temps de Klimt, la Sécession à Vienne est présentée à la Pinacothèque de Paris jusqu'au 21 juin 2015. Il ne vous reste plus que quelques jours pour courir l'admirer !
Bienvenue dans un monde de mots et d'images...
Bonne visite et bonne journée / nuit...
Sauf mention contraire, les œuvres présentées sont de ma réalisation.
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